9) Exercise
Compréhension écrite du texte
Environ 30 minutes
L’ordinateur quantique permet à l’homme de rêver d’une puissance de calcul infinie.
D’un outil lui donnant la possibilité de tout modéliser: des conséquences climatiques complexes aux moindres neurones d’un cerveau. Mais, dans les laboratoires, on planche aussi sur des capteurs quantiques, des outils de mesure extrêmement précis, utilisant les propriétés des atomes. Bien moins médiatisée, cette branche de la recherche pourrait paraître moins noble. Elle est pourtant vitale, et la plus avancée. « Avec ces appareils d’un nouveau genre, nous allons sonder les profondeurs de la Terre, étudier les champs magnétiques ou guider des engins avec précision inégalée, se félicite Marko Erman, directeur scientifique du groupe Thales. Selon lui, une véritable révolution de la métrologie est en marche. Et il ne faudra pas longtemps avant d’en percevoir les effets, car les premiers modèles sont déjà opérationnels. Cette technologie arrive à la maturité. Il faut dire que de nombreux scientifiques y travaillent depuis plusieurs décennies. » confirme Alain Aspect, professeur à l’Institut d’optique Graduate School de l’université Paris- Saclay.
Au sommet de l’Etna, en Sicilie, la start-up française Muquans a déjà installé son gravimètre dit: « à atomes froids ». Vu de l’extérieur, l’objet paraît banal ». Il s’agit d’un cylindre de 70 centimètres de haut relié à un bloc de métal un peu plus gros rempli d’électronique. Avant un tremblement de terre, les plaques tectoniques se déforment légèrement, ce qui crée au dessus d’elles un accroissement de la pesanteur » Détaille le spécialiste. Grâce à sa sensibilité quantique, le capteur discerne d’infimes variations du séisme. On n’est pas encore à prévoir précisément les secousses telluriques. Aucun système, à l’heure actuelle, n’en est capable, insiste Arnaud Landragin, mais avec ce dispositif, les géophysiciens collecteront de précieuses informations. » Et ce n’est là qu’une des applications possibles de cette technologie. Par ailleurs les capteurs mesurent la vitesse et la rotation des atomes qui amélioreront aussi la navigation des avions ou des bateaux, notamment en cas de perte de signal GPS. Aujourd’hui, pour remédier à l’absence de celui –ci, un avion compte sur des éléments non quantiques: gyromètres et des accéléromètres mécaniques. Sauf que ces instruments « dérivent » avec le temps. Pour un avion de ligne, par exemple, cela se traduit par une erreur de plusieurs centaines de mètres après une heure de vol. Un capteur atomique offrirait un guidage bien plus précis presque au point de pouvoir se passer de la localisation par satellite. Sur le plan de santé, par exemple, les capteurs seraient un moyen d’étudier en détail les réactions du cerveau humain. «Nous émettons tous des ondes électromagnetiques. Ce sont les signatures de notre activité cognitive, voire de nos troubles. Avec les techinques actuelles, les mèdicins réalisent déjà des cartographies de notre cerveau en activité. Mais avec le quantique ce sera comme passer d’une image floue à une version très nette. De quoi aider les scientifiques à mieux comprendre les maledies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson » promet Marko Erman. Les capteurs quantiques offrent des pistes de recherche variées. « Certes, l’ordinateur quantique est susceptible à lui seul révolutionner de nombreux domaines, mais il ne verra peut- être jamais le jour. Ou alors ce sera dans très longtemps. Avec les capteurs, on est sûr d’avoir des progrès concrets » explique crûment un chercheur. Le gouvernement ne s’y est pas trompé. Dans son dernier plan dans le domaine quantique, présenté au mois de décembre l’Etat réserve 250 million d’euros de financement sur dix ans à la filière.
10) Exercise
Écoutez une fois le reportage et répondez aux questions
Environ 20 minutes
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